Sa force spirituelle a changé sa vie

– Portrait d’un pratiquant de la philosophie d’Haré Krishna, Benjamin, 24 ans –

NOVEMBRE 2017 | PORTRAITS INSPIRANTS, BOLIVIE

Comment était ta vie avant d’adopter la philosophie de Krishna ?

Avant je volais dans les supermarchés car je trouvais que les produits étaient chers et en plus les produits périmés n’étaient même pas redistribués à d’autres personnes par la suite, aux plus pauvres par exemple, ils étaient tout simplement jetés. Je volais par rébellion, par sentiment d’injustice. Biensûr, je ne volais pas les mamitas (commerçantes ambulantes) dans la rue.

A 11/12 ans, on a ramené un cochon à la maison, je m’en suis occupé, c’était comme mon animal de compagnie. Puis au bout de ¾ mois, le cochon a été tué sous mes yeux et depuis ce jour je suis devenu végétarien. A l’école ça a été compliqué car je refusais de manger de la viande, et partout où j’allais. J’ai commencé à me documenter à ce sujet, à faire des recherches, à lire… Je me souviens que mes parents m’ont emmené voir un psychologue pour que je remange de la viande mais rien n’y a fait…

A 13/14 ans, j’ai commencé à consommer de la drogue, de tout : snif de colle, cigarettes à l’origan, ecstasy, …

Peu à peu, j’ai intégré des groupes d’activistes de défense de la cause animale, mais j’ai rapidement vu qu’au sein des groupes il y avait des luttes de pouvoir, ça ne m’a pas plu et j’ai quitté ces groupes.

J’ai ensuite intégré des groupes plus extrémistes, comme le Front de Libération Animale, où on débarquait carrément encagoulés dans les maisons des personnes maltraitants les animaux pour délivrer les animaux ; on faisait des repérages plusieurs jours avant d’intervenir biensûr.

Ensuite j’ai intégré des groupes pacifistes, ayant pour but principal d’informer les gens. Je distribuais des flyers dans la rue pour sensibiliser les gens à la maltraitance animale.

J’ai ensuite découvert la Révolution de la cuillère en croisant un théâtre de rue où une personne représentait la Madre tierra (Pachamama, ou terre-mère) et d’autres des figures capitalistes comme Coca-Cola, et où la Madre tierra pleurait/criait. Je trouvais cela génial et tellement impactant, ça a fait mouche et moi aussi j’ai ensuite participé à ce jeu de rôle en tant qu’acteur, ça m’amusait aussi beaucoup d’ailleurs, et c’était une autre façon d’extérioriser mes convictions.

Je me suis mis à cuisiner et vendre des hamburgers végétariens en tant que vendeur à la sauvette. J’ai commencé à découvrir Hare Krishna en allant par hasard dans un temple. Hare Krishna était présenté comme une personne suprême de Dieu. Moi qui étais athée, je me suis dit « Ok, encore une religion de plus » et je suis parti.

A 19 ans, je voulais expérimenter des choses, et à cette époque ce fût la drogue, les fêtes et l’amour libre, sans engagement. J’étais avec une femme mariée d’origine Suédoise, de 37 ans et avec un enfant. Son mari était au courant de notre relation, et ça ne le dérangeait pas. Ma mère m’a mis à la porte et je suis allé vivre chez ma fiancée et son mari. Notre relation a duré 4 mois et je suis parti de chez eux au bout d’un mois. Je suis parti au moment où il faisait froid à La Paz. Je dormais dehors dans la rue, sous la pluie, sans argent. J’ai demandé à des amis de m’héberger mais ils ne pouvaient pas.

Une amie de la Révolution de la cuillère m’a dit que je pouvais vivre dans le temple pendant une semaine. J’y ai rencontré une Colombienne avec qui je me suis mis à voyager. On faisait du jonglage ensemble dans la rue pour gagner un peu d’argent. On voyageait de temples en temples, de fincas en fincas. On est allé à Arequipa au Pérou, puis Cusco. A Cusco nous étions aussi dans un temple mais nous ne pouvions pas rester dormir donc on a loué un appartement avec une Américaine, nous étions donc à 3. Puis la police nous a pris pour jonglage illégal et nous sommes allés en prison. Mon amie Colombienne pu sortir de prison grâce à l’aide de son père et est repartie en Colombie. Peu de temps après j’ai réussi à sortir de prison aussi.

Je suis ensuite allé au Chili, mais là la douane était raciste. Je devais montrer que j’avais de l’argent pour rester au Chili mais je n’avais que 10 soles en poche, ils ne m’ont donc accordé que 10 jours sur le territoire. Une amie m’a donné l’adresse d’une finca. J’ai fait du stop de 11h à 18h, sans que personne ne s’arrête pour me prendre.

Citation Portrait Inspirant Bolivie

Je suis finalement arrivé au temple indiqué par mon amie, et là je les ai questionnés sur quel est mon chemin de vie.

J’ai refait du stop peu de temps après entre 8h00 et 14h00, pour rejoindre une finca végétarienne qui reçoit les personnes gratuitement. Je ne savais pas qu’il se pratiquait la philosophie de Krishna. Ici c’était un temple autoritaire. Il fallait faire les choses qu’on nous disait un point c’est tout sans donner aucune explication sur la philosophie de Krishna. Puis 2 ou 3 jours plus tard, une personne m’a enfin expliqué les fondements et principes de la philosophie. C’est comme une religion finalement. Les concepts de Krishna et la vie ici m’ont plu et c’est à cela moment-là que je me suis converti aux principes de Krishna. Cette personne en question est même devenue un ami. Je suis resté 3 mois dans ce temple et au bout de ces 3 mois je me sentais plus heureux.

Ensuite je suis revenu à La Paz, mais je ne pouvais plus vivre comme avant avec l’expérience forte que j’avais eue dans le temple au Chili. J’ai revu mes amis mais qui eux étaient toujours au même stade à fumer de la marijuana, et faisaient des choses supposées être divertissantes. Mais moi j’avais changé, donc ça a été un peu difficile pour moi à cette période de me contrôler et de dompter mes « vieux démons ». Mais à La Paz, ce qui est bien c’est qu’il y avait beaucoup de pratiquants de la philosophie de Krishna, plus que maintenant. Et il y a une phrase qui dit « Dis-moi avec qui tu marches, je te dirais qui tu es. » Si tu ne t’associes pas avec des personnes d’une pensée fiable, sûre, peu à peu tu vas acquérir ces pensées. Si tu fréquentes des végétariens, devenir végétarien va te paraître plus facile. Et ainsi comme il y avait des temples Hare Krishna à La Paz, je me suis donc plus rapproché de cette communauté et j’ai plus délaissé mes anciens amis.

Et après avec un ami nous avons ouvert un restaurant ambulant d’hamburgers végétariens. Ensuite jour après jour, nous vendions plus puis la semaine suivante encore plus et ainsi de suite. A tel point qu’en étant 5 personnes à vendre, nous vendions 450 hamburgers par jour !

Ensuite il m’a été offert de voyager avec mes amis de l’affaire d’hamburgers. Un de mes amis m’a dit tu n’auras plus à t’en faire pour l’argent dans le futur, je te paierai le voyage. J’ai dit non je veux pouvoir m’assumer seul. L’affaire d’hamburger continue, c’est une chaîne de producteurs d’hamburgers végétariens et vegan à La Paz.

Puis après j’ai voyagé dans beaucoup de temples, habillé complètement en moine. On dit que l’habit ne fait pas le moine mais cela aide, cela aide beaucoup parce que la rue est très dangereuse, la société ne te laisse pas être bon, ainsi « l’habit » est comme une protection envers les autres, de la société et de soi-même, de son mental.

Et ainsi j’ai voyagé dans plusieurs pays, plusieurs villes, pendant un an et ensuite j’ai été en charge d’une finca en Equateur durant un an. Le rythme de vie était beaucoup plus dévoué, intense envers Hare Krishna et loin d’une vie matérielle comme avant. J’aimais être toujours occupé à faire quelque chose : s’occuper des cultures, construire la maison, superviser/aider les volontaires et parler avec eux, cuisiner pour la communauté. Je n’avais pas d’autres préoccupations, uniquement de me préoccuper de mes tâches dévotionnelles.

Et après cette année, je suis retourné à La Paz qui fût avant un désastre, comme une guerre, une lutte pour combattre. J’ai ouvert un restaurant avec un ami dans le temple de La Paz, il y avait 30 personnes par jour. Et comme j’aime écrire, des poésies notamment, j’ai ouvert un programme de poésie consciente : les personnes venaient avec leur poésie, les lisaient et les expliquaient. Beaucoup de mes amis sont venus exprimer leurs poèmes, leurs écrits. Ainsi j’étais occupé et j’allais rendre visite à ma famille une fois par semaine, une heure pas plus. Aujourd’hui je ne suis plus au temple mais je continue à rendre visite aux pratiquants, d’aller dans les fincas et profiter de la jeunesse que j’ai entre les mains : apporter des pierres, peindre, cuisiner, … puisqu’après étant plus vieux, il y a les maladies, le corps qui fonctionne moins bien.

Et donc jusqu’à aujourd’hui je fais cela. Ce mode de fonctionnement dans les temples m’a appris à travailler par moi-même, pour moi-même et non pour quelqu’un d’autre ou pour alimenter le système capitaliste, qui ne s’intéresse pas à la terre, à la planète. Et j’ai appris aussi des thérapies alternatives : massages anti-stress, remettre bien le dos et les os, cuisiner pour la communauté et aussi dans les festivals. Une fois j’ai cuisiné pour 80 personnes durant 3 jours, et 3 personnes m’aidaient et je dirigeais entre autres. Nous préparions le petit-déjeuner, quand nous avions fini de préparer le petit-déjeuner, nous enchaînions pour préparer le déjeuner et quand nous avions fini de préparer le déjeuner, nous commencions à préparer le dîner.

On m’a enseigné à être vendeur de livres spirituels, des livres de yoga, de recettes végétariennes. Les temples nous enseignent beaucoup : soit à être un leader de temple, soit à être un bon père ou bonne mère de famille.

Les temples de Krishna nous apportent vie spirituelle et aussi vie matérielle pour être une meilleure personne pour ceux qui nous entourent.

Qu’est-ce qui t’a incité à aller vers cette philosophie ? Quels sont les fondements de ce mode de vie qui t’ont poussé à l’adopter ? 

C’est le processus de mieux se connaître soi-même, savoir qui je suis parce que l’école ne t’enseigne pas cela, à l’université on t’enseigne que les autres sont des obstacles et à tout faire pour passer au-dessus et au travail on t’enseigne que tu dois jeter de la merde sur quelqu’un d’autre. Ainsi personne ne va savoir réellement répondre qui ils sont. Mais dans les temples tu apprends vraiment qui tu es. Si tu demandes à ceux qui ont étudié à l’université de San Andrés (Université à La Paz) qu’est-ce que l’âme et qui es-tu ? Personne ne va savoir te répondre. Ainsi grâce aux temples j’ai vraiment appris à savoir qui je suis, que dois-je faire sur cette planète. C’est une bataille très forte d’arriver à se connaître réellement. Quelqu’un va réellement apprendre à se connaître en vivant en communauté. Par exemple, si tu as un groupe d’amis que tu vois une fois par jour, ils te connaissent un peu. Avec ta famille, ta mère connaît tes comportements, elle sait quand tu mens, ou elle sent quand tu as fait quelque chose de mal, elle sait tout de ses enfants la maman, car ses enfants vivent tous les jours avec elle. Et vivre dans le temple c’est vivre en communauté, avec des personnes de différents âges, de différentes nationalités et de différentes cultures, de sorte que quelqu’un peut mentir à ses amis et dire que c’est une bonne personne ou démontrer cela, mais avec le temps ils vont se rendre compte qui il est, qu’il aime mentir ou qu’il ment sans savoir, qu’il vole, qu’il a un égo surdimensionné, ce genre de défauts. Mais quand tu vis en communauté, par exemple, si quelqu’un me dit que j’aime beaucoup dormir, en disant que je suis paresseux mais que pour moi à la maison c’est normal et qu’au temple ça ne l’est pas car on se lève tôt pour profiter de la journée, alors ils vont me dire non dors suffisamment s’il te plaît, dans ce cas couche-toi plus tôt pour te lever plus tôt, comme un conseil pour que tu puisses changer, c’est le mieux je pense. Et la communauté est ainsi, c’est très fort. Donc en résumé, le 1er point c’est savoir se connaître et ce qu’on doit faire, savoir ce qu’est l’âme et le corps matériel.

L’autre point, c’est vivre en communauté, j’aime beaucoup vivre au sein des communautés, j’en ai rencontré d’autres comme les hippies, les vegans et l’autre communauté que je connais est Hare Krishna et Hare Krishna est celle que je préfère parce qu’elle procure une réelle aide communautaire, le travail dans la finca, mais c’est une aide communautaire pour t’aider toi-même, t’aider à te réaliser.

Et l’autre point c’est que tout le monde ici veut s’améliorer, dans sa qualité de vie, de pensées/réflexions, ils veulent changer car 70/80% d’entre eux ont beaucoup souffert.

L’âme ne se nourrit pas de choses matérielles comme une maison, des vêtements neufs. L’âme se nourrit de bonheur, de sentiments, de Dieu. Beaucoup d’anciens affirment qu’Hare Krishna est un lavage de cerveaux mais un bon lavage de cerveau : ne pas boire de Coca-Cola, ou en tout cas acheter des produits des multi-nationales, ne pas polluer, ne pas tuer les animaux pour les commercialiser, ne pas intoxiquer son corps avec de la drogue. Un lavage de cerveau avec de bonnes ondes finalement, sur de bons plans.

A l’école on t’enseigne à être un robot, on ne t’enseigne pas à explorer, à expérimenter, voir les choses, te questionner, et les gens ont donc cette éducation et pensent que les choses sont ainsi, bien cadrées et qu’il n’y a pas plus, mais c’est ce qui est mal car il y a plus à découvrir et à t’apporter. Aussi avec Hare Krishna, il y a des « programmes » pour les gens qui ne cherchent pas à aller vers Dieu mais qui sont par exemple végétariens activistes avec la Révolution de la cuillère, il y a des gens qui aiment l’écologie et la terre-mère (madre-tierra) mais qui ne veulent pas entendre parler de Dieu, et bien nous avons le programme Pacte mondial conscient (Pacto mundial consciente), et il y a beaucoup de programmes comme cela pour connecter les personnes entre elles et qu’elles soient plus conscientes. Il y a beaucoup de personnes athées au centre Hare Krishna mais qui participent à ce genre de programme. En effet les représentants religieux, comme le christianisme ou le catholicisme ne montrent pas la religion telle qu’elle est. Il y a des prêtres qui violent des enfants. Il y a des chrétiens qui disent qu’ils sont croyants mais ils mangent de la viande, donc des animaux qu’il faut tuer. Et ainsi tout le monde généralise et pense que si ce prêtre a violé donc tous les prêtres sont des violeurs mais ce n’est pas bien de généraliser, et ainsi les personnes deviennent athées. Mais il faut montrer un autre visage de la religion, qu’elle est ouverte car Dieu est très ouvert, il a des centaines de millions d’enfants, entre les animaux, les personnes et peut-être d’autres êtres vivants sur d’autres planètes, je ne sais pas… C’est ceci la question. Beaucoup de prêtres donnent une image très sectaire de la religion, et ceci bloque les gens à entrer dans la religion. Avec les démons, le fait d’aller en enfer, ça fait peur aux gens finalement, ça ne leur donne pas envie de croire en Dieu et ils sont donc athées.

C’est ainsi qu’il y a des programmes comme la Révolution de la cuillère, le Pacte mondial conscient, le yoga, les restaurants végétariens, … ça sert à ça, pour connecter les personnes avec la spiritualité. C’est un autre point que j’aime dans cette philosophie.

Qu’est-ce qui t’aide particulièrement dans cette pratique ? Comment cette philosophie t’aide ? Qu’as-tu rencontré dans cette philosophie et dans les temples que tu n’avais pas dans ta vie d’avant ?

Beaucoup de choses ont changé dans ma vie. De se tourner vers Dieu rend bon, ou amoureux. Pourquoi ? Parce que Dieu est amour. Si une personne croit en Dieu mais qu’elle t’insulte et dit par exemple que tu es le fils de Satan, qu’elle commence à discriminer les personnes donc les personnes sont confuses à propos du concept de Dieu mais dans les temples Krishna tu es reçu chaleureusement, en t’ouvrant la porte c’est : « Comment vas-tu, installe-toi, viens manger s’il te plaît, je t’invite ». Tu es toujours le bienvenu, c’est quelque chose que dans un autre lieu je n’ai pas rencontré. Par exemple, à Lima, au Pérou, il y avait un concert, à cette époque je vivais dans le temple de Lima et il y avait 3 rues barricadées pour un concert de Punk et une maison occupée qui s’appelait « Van a la anarquia » et j’y suis allé pour voir et quand je suis arrivé et ils m’ont dit qu’est-ce que tu veux sur un ton sec ; je leur ai répondu que je venais voir le concert. J’étais avec mon amie et tout le monde était sérieux, personne ne nous parlait. Soudain un homme est arrivé avec la tête ensanglantée, seule son amie lui a dit qu’as-tu, qu’est-ce qu’il s’est passé. Non ça va, ça ne regarde que moi lui a-t-il répondu et personne n’a rien fait, personne ne lui est venu en aide. Et je me suis dit « Nooon » et en plus ça me faisait peur car il se sentait vraiment mal et personne ne bougeait pour cet homme mourant. Avec mon amie à cet instant nous sommes partis. Nous sommes revenus au temple Hare Krishna et là il y avait des chants très puissants Hare Krishna. Mon amie me disait : « aller aller viens on rentre ! ». Tout le monde nous a servi de la nourriture gratuitement. Je me suis dit que l’unique moyen de pouvoir payer cela, cette belle marque d’attention qu’on me donne, c’est de donner mes efforts physiques pour les aider : laver les plats, laver les toilettes, laver le sol, réparer ceci, cela et sentir que je sois utile. Ceci est l’aspect principal que j’aime beaucoup dans la philosophie Hare Krishna.

Quelle place tiennent les pratiques Hare Krishna dans ta vie ? Pratiques-tu chaque jour ?

Quand je me suis converti/initié, qu’ils m’ont donné mon nom spirituel. Durant mon voyage il y avait 15 pratiquants qui tous avaient une vie de célibataire. Durant cette année de célibat j’étais très rigoureux car je le voulais, pour le processus spirituel il fallait 3 choses : discipliné, rigoureux et volontaire. Je voulais le faire. Ainsi durant cette année je me suis dédié totalement à cela : j’étudiais, je me levais à 2 ou 3 heures du matin pour chanter le mantra : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare, Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare, pendant plusieurs heures, sans m’arrêter, jusqu’au petit matin. Puis le matin je distribuais les livres de prédications : messages conscients de spiritualité, toute la journée. Je revenais, je mangeais et je repartais. Si nous étions fatigués nous pouvions lire des livres, étudier. Je participais à tous les programmes d’adoration, ça a été l’année la plus intense de ma vie spirituelle, où j’ai beaucoup appris.

Après je suis allé dans une finca en Equateur mais je ne pouvais pas faire les mêmes choses car j’avais des responsabilités et je n’avais pas le temps. Je parlais avec tous les volontaires et traitais chaque personne en fonction du niveau de conscience dans lequel elles étaient et peu à peu elles se mettaient à changer, ou à « se corriger ». Et chacun était des amis, car l’amitié est très forte et importante pour moi, je préfère me faire des amis plus que de traiter ces personnes comme de « simples » personnes qui viennent participer.

J’étais toujours en train de participer aux programmes d’adoration qui sont à l’aube et tard le soir. Je chantais « Hare Krishna » jusqu’à 1 heure du matin. Puis après j’ai voyagé de nouveau de fincas en fincas pour revenir à La Paz. Puis j’allais au temple de temps en temps quand j’avais le temps, mais c’était étrange, plus difficile car j’avais d’autres engagements. Je devais me coucher tôt car je devais me lever tôt. Je ne chantais pas autant les mantras. Mais je donnais des cours à ceux qui voulaient en savoir plus sur la philosophie Hare Krishna : classe de musique, de comment aimer la vie, de philosophie. Je n’étais pas un Saint ou un sage mais mes connaissances servaient à aider les autres. Je n’étais pas Maître spirituel mais comme un mini-maître spirituel, pour partager mes connaissances.

Aujourd’hui c’est différent, je suis plus dans la rue. Je vends toujours les hamburgers végétariens, qui est une forme d’activisme pour moi, pour m’assumer de jour en jour. Mais j’aide toujours les pratiquants au temple, je vais toujours dans les fincas pour nous aider mutuellement. Ainsi est ma pratique aujourd’hui de la philosophie Hare Krishna. Aujourd’hui mes convictions Hare Krishna sont plus fortes, qui ne me donnent plus envie d’être Punk à nouveau, parfois je reconnais qu’il y a un peu de moi de ma vie d’avant qui resurgit. Mais en suivant un chemin différent, par exemple je vais toujours dans les fêtes Punk mais sans prendre d’alcool et les gens là-bas me connaissent comme étant un pratiquant Hare Krishna donc c’est beaucoup plus facile pour ne pas rompre avec les principes Hare Krishna durant ces fêtes.

Comme j’ai des amis pratiquants, le processus spirituel est plus grand. 2 de mes amis non pratiquants ont lu des livres Hare Krishna, et beaucoup de choses leur ont parues très intéressantes, qui dans d’autres religions n’apparaissent pas. Mais ils ne se convertiront pas pour autant car ils veulent profiter. Et un d’eux m’a dit : « Je considère toutes les religions comme des « conneries » mais dans Hare Krishna je considère que c’est la moins conne. » D’une certaine façon venant de lui ça veut dire qu’elle est très bien, mais avec ses mots.

Quels sont tes projets maintenant ?

Il y aura toujours des portes ouvertes mais le meilleur est comment être bon. Quelqu’un me disait si tu te préoccupes de ta vieillesse c’est parce que jamais tu n’as été bon quand tu étais jeune. Et on le voit, beaucoup de personnes âgées se sentent mal, sont dans des maisons de retraite et oubliés de tous. Mais si tu cultives l’amitié quand tu es jeune, l’énergie qui émane est tout le monde veut être avec toi, et c’est ce que Hare Krishna fait généralement.

En ce moment j’ai un projet qui est d’ouvrir un centre. Celui de La Paz est un centre que nous louons, et cela coûte beaucoup d’argent. Le projet que j’ai est d’acheter un temple avec d’autres amis à moi dans une maison pour avoir plus d’espace et dans laquelle je puisse faire des modifications comme avoir un potager organique. Car actuellement, il n’y a pas assez de place pour faire quoi que ce soit. Probablement en novembre, nous allons acheter cette maison. Je suis en train d’économiser avec mon travail dans les hamburgers, les massages et autres travaux manuels qui me font gagner de l’argent. Une autre collecte de l’argent en travaillant dans un restaurant, un autre avec un système de donation, et une autre fille va demander un prêt à la banque. Nous tous nous allons acheter cette maison pour qu’elle devienne un temple.

Et après l’idée du bonheur pour moi est de vivre à la campagne, au sein d’une communauté dans laquelle je puisse être utile, dans une petite maison loin de la ville, avec de la musique, des livres et une compagne. Rien de plus, et surtout grandir spirituellement.

Et quand ma compagne mourra parce qu’elle sera plus vieille que moi, je voyagerais de temples en temples, comme un pèlerinage, jusqu’à la fin de ma vie, sans rien posséder, seulement en suivant les vibrations de mon cœur. Et mourir sans pouvoir être dirigé/gouverné.

Quelle est la signification de ton nom spirituel, Balajidev Das ?

Serviteur de la force ou force spirituelle.

« Lo que quiero decir es mucho menos que poco, más lo que quiero sentir, lo sienten todos los locos. »

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