Upcycling ou l’art de recycler les huiles de cuisines pour en faire… des savons !
– Made in Reciclando Aceite –
26 février 2018 dans ECO-INITIATIVES
Explique-nous que fait Reciclando Aceite ?
Qu’est-ce qui se passe avec l’huile ? Nous cuisinons avec de l’huile, nous faisons frire nos aliments avec l’huile, et que faisons-nous ensuite ? Nous terminons et la mettons dans l’évier. Et après que se passe-t-il ? L’huile étant plus légère que l’eau, elle remonte à la surface, couvre l’eau et cela empêche que la lumière et l’oxygène passe et tout ce qui est en dessous meurt.
1 litre d’huile contamine 1 000 litres d’eau !
Il existe plusieurs alternatives pour recycler l’huile de la cuisine : biodiesel, vernis, peinture, et aussi le savon pour se laver, pour laver ses vêtements et sa maison. Le travail de Reciclando Aceite est de fournir de l’information, des ateliers, proposer des vidéos, des tutoriaux aux personnes pour animer cela et leur donner envie de recycler l’huile qu’ils génèrent dans leur maison.
Quelles sont les réactions des gens pendant les workshops ?
Généralement, ils sont très surpris de voir que l’huile qu’ils pensaient sale et difficile à nettoyer peut se transformer en savon, et ceci sans utiliser de produits chimiques ! Nous utilisons de l’hydroxyde de sodium (soude caustique), qui nous permet de transformer l’huile de cuisine en savon et glycérine. Cette technique nous ne l’avons pas inventé, elle date de la fin des années 1 800, quand les personnes ont commencé à faire leurs propres savons avec de la graisse animale. Les gens sont ravis de faire leur propre savon à partir de l’huile de cuisine.
Chaque année combien de litres d’huile récupérez-vous ?
En 2016, nous avons récolté 6 000 litres d’huile, ce qui fait 20 millions de litres d’eau préservés. C’est une quantité assez importante. Nous récupérons l’huile des restaurants, collèges et universités.
Quels sont les principes de recyclage de l’huile pour la transformer en savon ?
Pour transformer l’huile de cuisine en savon, nous utilisons une technique qui s’appelle processus du froid, le processus chimique est la saponification qui a pour but de transformer une huile ou graisse animale en glycérine et savon.
Excepté le processus de fabrication, en quoi ces savons sont complétement écologiques jusqu’à leur utilisation ?
Ces savons sont biodégradables à 93%. La soude caustique et l’huile converties en savon ne sont pas dangereuses pour la nature. L’eau usée suite à l’utilisation de ces savons peut tout à fait être utilisée pour arroser les plantes, cela n’altère pas leur Ph. La terre et les plantes ne courent aucun risque. A la différence d’un savon industriel qui n’est pas biodégradable. L’huile usagée de cuisine ne peut plus être utilisée donc la convertir en savon est un excellent moyen de lui donner une seconde vie !
Où vendez-vous les savons Bawi ?
Pour le moment uniquement à Buenos Aires, dans des magasins dits diététiques où se vendent des graines, des fruits secs et aliments organiques. Nous participons à des foires aussi, et les vendons dans des hôtels aussi, au Pérou, Chili et Argentine.
Quels sont les futurs projets de Reciclando Aceite ?
A Lima nous souhaiterions avoir plus de points de collecte pour que les gens puissent avoir plus d’opportunités de laisser leur huile usagée. Et aussi de travailler avec plus d’écoles et d’universités qui génèrent énormément d’huile usagée et leur proposer des ateliers pour qu’ils fabriquent leur propre savon.
Quelles sont les autres formes de recyclage au Pérou ? Quelle est la situation du recyclage des ordures au Pérou ?
Actuellement au Pérou il y a des espaces spéciaux pour les déchets. Certains quartiers recyclent leurs déchets, ils séparent certains éléments mais pas dans toute la ville et encore moins dans tout le pays. Il existe de petits projets pour séparer le verre, le plastique, le papier, le carton mais au Pérou les gens ne sont pas du tout habitués à ce genre de geste. Il manque encore un travail d’éducation à faire à ce niveau-là pour que les gens séparent leurs déchets, ainsi ce premier pas franchi nous pourrons aller vers le recyclage.
Vois-tu une amélioration ?
Oui il y en a une. Il y a de plus en plus d’initiatives pour sensibiliser les gens comme l’événement dans lequel nous faisons cette interview ensemble qui dénonce le surplus de déchets dans la ville, la nature et notamment sur nos plages. Mais ce qu’il manque c’est une politique publique pour l’ensemble du pays pour que préserver l’environnement soit une obligation, qu’il n’y ait pas le choix entre polluer ou préserver.
Quels sont tes gestes quotidiens pour protéger l’environnement ? Et quels sont tes conseils pour les gens qui veulent plus protéger l’environnement au quotidien ?
A la maison par exemple, nous séparons les déchets organiques pour en faire du compost pour nourrir nos plantes.
Nous essayons aussi de ne pas trop consommer, nous nous demandons si nous avons vraiment besoin d’acheter cela ou non. Penser à 2 fois si nous en avons réellement l’utilité. Car par exemple au lieu d’acheter, nous nous préoccupons davantage de réparer les choses plutôt que de les remplacer. Notre époque vit une réelle folie de l’achat et tout ceci se transforme très vite en déchet ! Et acheter quelque chose qui dure, en sachant donc discerner ce qui est de bonne qualité et ce qui est de mauvaise qualité. Par exemple quand nous achetons une bouteille d’eau, nous n’achetons pas seulement l’eau mais la bouteille en plastique aussi qui va générer un déchet !
« Tout est une question d’habitude et de changement de comportements, de l’eau que nous utilisons pour laver nos dents jusqu’aux aliments que nous décidons d’acheter. Avant de changer le monde entier radicalement, déjà commencer autour de soi dans son environnement proche. » Miuki de Reciclando Aceite
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