LES ENFANTS IRANIENS OEUVRENT POUR L’ENVIRONNEMENT !

– Avec l’association We Need Trees –

Mars 2017 dans ECO-INITIATIVES

7 mars 2017 – Dans les montagnes Téhéranaises, région du Telo (Téhéran, Iran).

Aujourd’hui l’association We need trees réunit 2 écoles d’enfants de 8 à 10 ans, filles et garçons, pour planter des arbres ! We need trees sensibilise les enfants à travers le monde à la valeur et l’importance des arbres sous forme d’échanges avec eux et d’ateliers pratiques et aujourd’hui c’est cas pratique ! L’approche est d’ailleurs originale, vous allez voir par la suite dans l’interview avec Mohammad Tajeran, le fondateur…

Au moment où j’arrive chacun a déjà son arbre dans les bras et un grand sourire aux lèvres, prêt à planter cet arbre aux pouvoirs magiques… Le froid n’a pas raison de l’ambiance bon enfant qui règne ici sur fond de groupe musical avec guitare et didgeridoo. Certains parents viennent accompagner leur progéniture. Tout le monde s’affaire avant la Grande plantation. Je peux sentir la joie des enfants en les interviewant avant, pendant et après, c’est la grande excitation ! Pour certains d’entre eux, ce n’est pas la première fois qu’ils plantent un arbre.

Des actes poétiques et symboliques

Au moment de planter leur arbre les enfants tournent autour de lui pour signifier leur amour et protection pour lui et leur donnent un nom, avec un souhait associé, qu’ils écrivent sur une étiquette et qu’ils laissent sur l’arbre. Une façon immémorable de se rappeler de ce moment et d’impliquer l’enfant.

Arbre d’Arghavan

Arghavan est une petite fille enthousiaste et très souriante. Elle s’est prêtée volontiers à une petite interview filmée pour moi (que je posterai plus tard) et en anglais !

Nom : Arghavan qui est une fleur violette en Persan, nom d’ailleurs de la petite fille qui l’a planté.

Souhait : « Que tous les gens malades du monde aillent mieux et que tous les enfants soient avec leurs parents »

We need trees event
Reforestation Iran

Mais quels sont les pouvoirs magiques de nos arbres ?…

– Ils génèrent de l’oxygène
– Ils produisent de l’eau et augmentent les reserves d’eau souterraine
– Ils fournissent un abri et de la nourriture pour les plantes et les animaux, tels que les oiseaux, insectes, singes, …
– Ils réduisent la pollution de l’air, en capturant le CO² grâce au phénomène de photosynthèse
– Ils nous donnent plus de 5 000 produits que nous utilisons chaque jour
– Ils protègent le sol en réduisant le ruissellement et ils donnent des nutriments au sol grâce aux feuilles mortes
– Pour chaque molécule de nourriture produite et stockée dans le tronc, les racines, les graines, ou les fruits, l’arbre produit six molécules d’oxygène. 2 gros arbres suffissent à fournir l’oxygène d’une famille de 4
– Ils créent un environnement agréable pour nous… Imaginez nos pique-nique estivaux sans arbres, ou admirez un paysage sans arbres ?…
– Ainsi la déforestation détruit l’habitat de la vie sauvage, détériore inévitablement les sols par leur érosion, et augmente les gaz à effets de serre, contribuant au réchauffement climatique. A cause de la déforestation 15% des gaz à effets de serre mondiaux ne sont pas capturés
– Les arbres qui meurent naturellement nourrissent les sols également
– Être entouré d’arbres favorise le bien-être mental et physique. Des patients séjournant à l’hôpital ayant une vue sur les arbres guérissent plus vite que ceux qui n’en ont pas

Interview de Mohammad Tajeran, le fondateur de l’association We need trees

Mohammad a parcouru 52 pays à vélo durant ces 10 dernières années, en Asie, Europe, Australie et Nouvelle-Zélande, visitant des écoles dans le but d’insuffler la fibre verte aux enfants, prendre soin de la nature et des arbres en particulier.

Au compteur :

– 500 ateliers animés,
– 180 écoles visitées,
– 1 000 arbres plantés et
– 63 000 km parcourus à vélo !

« Notre monde a besoin d’Espoir plus que tout autre chose »

Mohammad est parti parcourir le monde sans le moindre argent en poche mais juste l’Espoir et sa Passion de transmettre aux enfants amour et respect de la nature en soulignant l’importance de la santé et d’un environnement propre pour le bien-être de tous.

Après un accueil chaleureux de son initiative, il décide de créer l’association We need trees qui intervient auprès des enfants pour peu à peu qu’ils passent de la conscientisation, à la connaissance puis à l’action.

Des mises en situation sont proposées :

– toucher l’arbre en entier en ayant les yeux bandés pour en prendre pleinement conscience,
– demander aux enfants qu’est-ce qui dans leur entourage a de la valeur, pourquoi et comment protègent-ils cela, pour ensuite faire sens par rapport à la protection de l’arbre,
– dessiner un arbre et écrire dedans tout ce qu’il nous apporte, et…
– planter des arbres biensûr !

1/ Raconte-nous ton histoire jusqu’à la création de l’association We need trees. Qu’est-ce qui t’a donné la motivation de créer l’association ?

A l’université, quand j’avais 19 ans, j’ai commencé à me poser ces questions importantes que chaque personne se pose à un moment donné dans sa vie, pourquoi je suis ici et que puis-je faire dans ma vie, quelle est ma propre place. Il y a un livre qui m’a beaucoup inspiré c’est l’Alchimiste de Paulo Coelho

Extrait Wikipédia : « C’est surtout « l’Alchimiste », qu’il rencontre dans une oasis au cœur du désert, qui l’initie et le guide à travers les épreuves qu’il doit surmonter dans l’accomplissement de sa quête.

Cette « Légende Personnelle » est le projet particulier et favorable dont nous sommes tous porteurs et dont l’accomplissement dépend de notre capacité à retrouver nos envies profondes : « Si vous écoutez votre cœur, vous savez précisément ce que vous avez à faire sur terre. Enfant, nous avons tous su. Mais parce que nous avons peur d’être désappointé, peur de ne pas réussir à réaliser notre rêve, nous n’écoutons plus notre cœur. Cela dit, il est normal de nous éloigner à un moment ou à un autre de notre « Légende Personnelle ». Ce n’est pas grave car, à plusieurs reprises, la vie nous donne la possibilité de recoller à cette trajectoire idéale. »

Je voulais être comme cet homme : suivre mes propres expériences et apprendre le langage de l’univers. Alors j’ai commencé à penser à moi, à me découvrir, à apprendre à propos de moi-même, et apprendre ce que je dois faire. Après 2 ans, pour moi la vie est devenue comme un grand théâtre où chaque personne a son propre rôle à jouer, et dans chaque rôle joué, chacun a ses propres connaissances/compétences. Je voulais comprendre par moi-même quelles compétences j’avais; pas seulement les compétences mais aussi ce qui m’a été donné : pourquoi mon nom est Mohammad, pourquoi je suis né dans cette famille, pourquoi je parle Persan, pourquoi ma taille est de 1,64m. A peu près à propos de tout j’ai commencé à me demander pourquoi ? J’ai réalisé que rien n’est juste un accident, il y a une raison à tout, et j’ai fait le lien avec la nature ; j’ai vu que chaque élément de la nature est relié avec quelque chose d’autre de différent. Il y a tout pour chaque petite chose ; chaque insecte, ou autre, rien n’est mauvais pour la nature, chaque chose a sa propre valeur et est nécessaire. Toi en tant qu’élément naturel, tu vis dans la nature, tu es un élément de la nature, donc chaque chose est nécessaire pour toi.

Pendant près de 10 ans j’ai cherché à comprendre plus sur moi-même et l’univers, et pourquoi et où je pouvais être dans ce théâtre.

Après 10 ans j’avais 2 rêves : les enfants et faire quelque chose pour la nature. Voyager en vélo et aider pour la nature, ok quoi ? Soudainement est venu : We need trees ! et au début de mon trip je ne savais pas comment j’allais faire, mais j’avais ce rêve de créer une association et d’éduquer les enfants. Je ne suis pas une personne faite pour l’action, je suis une personne très pacifique, je voulais faire quelque chose lié à la culture, à l’éducatif, après je me suis dit Ok, je vais me concentrer sur les enfants et essayer d’éduquer les enfants. Avec l’éducation tu peux prévenir de la destruction de la nature, et donc nul besoin de quelque action que ce soit pour réparer. Au début je ne savais pas comment j’allais faire, j’ai juste commencer à penser à planter des arbres, mais très rapidement, j’ai compris que juste planter des arbres ne fonctionnait pas, donc j’ai pensé à planter des arbres avec des écoles et après avoir constaté un certain engouement, j’ai créé cette association en 2014 en Suisse avec 3 autres personnes (2 Américains ; un des 2 Américains est Vice-Président de l’école international de Genève, il a 40 ans d’expériences dans l’éducation des enfants et 1 Suisse) pour développer un réseau international d’éducation aux enfants.

2/ Quel est le secret de la réussite de ton enseignement aux enfants ?

Nous savons que nous n’allons rien apprendre aux enfants, nous savons que nous n’allons pas leur donner de l’information, parce que le monde est rempli d’information. Mais nous avons besoin de connaissances et la connaissance ne vient pas de l’information mais vient de la prise de conscience, de l’expérience, du ressenti. Donc nous avons décidé d’avoir une approche philosophique avec les enfants, pour faire passer le message. Ainsi nous n’apprenons pas aux enfants mais leur laissons le libre espace durant 1 à 2 heures pour qu’ils se posent eux-mêmes les questions ; avec ce système ils trouvent les réponses par eux-mêmes, donc ils se sentent plus responsables car ce sont leurs propres réponses, leur propre exploration. A la base ils ne se posent pas ce genre de questions car le système éducatif n’est pas conçu de cette manière.

Notre intervention auprès des enfants se déroule en 8 sessions. Nous formons nos ambassadeurs pour qu’ils interviennent dans les écoles, ils ont 100h de formation pour voir comment les enfants réagissent. Nous les observons, notamment quel pourcentage les ambassadeurs parlent et quel pourcentage les enfants parlent. Les ambassadeurs ne parlent pas plus de 20% en général, 80% du temps est dédié aux enfants pour qu’ils posent leurs questions, répondent à leurs questions et qu’ils discutent entre eux. Les adultes eux n’ont pas pour habitude de les écouter car ce sont eux les sachants, ils veulent juste parler et ont pris le pli d’une communication en sens unique, or ils doivent apprendre comment être silencieux et comment écouter.
Les ambassadeurs ont pour rôle principal de maintenir le dialogue et surtout poser les bonnes questions au bon moment. C’est l’approche philosophique : les ambassadeurs suscitent les questions et les enfants recherchent les questions par eux-mêmes. Parce que l’objectif est que les enfants trouvent les réponses pour se sentir responsable de leur réponse et donc du sujet ; si on leur donne les réponses cela fonctionne beaucoup moins bien car ils ne s’approprient pas autant le sujet.

Nous faisons un jeu, par exemple, avec une brosse à dent. Nous posons nos questions à une brosse à dents, ça a l’air idiot comme cela, mais ça donne aux enfants du courage, ça leur donne le courage de poser même des questions idiotes, loin du cadre des questions classiques, pour ne pas avoir peur d’être jugé : par exemple : hey brosse à dents, comment as-tu le courage de brosser des dents sales ? ça leur donne du courage et après on peut switcher sur un autre sujet, car ils ont déjà acquis le courage de poser des questions.

Nous proposons 8 sessions. La 1ère session est dédiée à mettre en confiance les enfants. C’est un peu une formation sur comment écouter et juste parler 1% à ce moment, comment ne pas juger chaque réponse, et ne pas rire des réponses même si cela semble stupide, les enfants n’ont pas forcément à tout accepter mais respecter oui.

Après les 8 sessions les enfants comprennent la valeur des arbres et en connaissant leur valeur, ils peuvent ainsi les respecter. Ils ont déjà changé leur esprit, nous essayons de changer leur attitude en 8 sessions.

Pour les garder motivés et connectés, nous sommes en train de créer des animations, livres, applications, et jeux, avec un personnage animé, nommé Adam, afin que les enfants y voient comme un compagnon de route sur le thème environnemental.

3/ Quel est ton meilleur souvenir avec les enfants ?

Une jeune fille m’a contacté en me disant : « Il y a 4 ans tu es venu à notre école à Kuala Lampur et tu as parlé des arbres, j’ai oublié le jour suivant, je n’y ai pas prêté attention, mais la nuit dernière je t’ai vu dans mon rêve et je me suis souvenue du site web dans mon rêve, j’ai ensuite adhéré en tant que membre, et depuis je me suis inscrite au département de sciences et environnement à Toronto. » Mon passage dans cette école a eu un réel impact car j’ai cru en ce que je faisais et disais, j’ai transmis mon message avec passion. Quand tu as cette incroyable énergie, tu as une forte influence sur les enfants, même si cela relève de l’inconscient comme pour cette jeune fille.

Il y a aussi eu cette fille sud-coréenne, dont j’ai visité l’école qui m’a dit vouloir arrêter ses études et faire quelque chose pour la nature, qu’elle aime les animaux, qu’elle est allée au zoo pour les observer et qu’elle a vu qu’ils n’étaient pas heureux.
Je lui ai répondu que ce n’était pas une bonne idée d’arrêter ses études car avec ses études, elle aura de meilleures connaissances et aura un travail plus important, et restera motivée pour faire quelque chose. Elle a bien étudié maintenant et elle a fait beaucoup de volontariat pour l’environnement.
J’ai inspiré ces jeunes filles. En une heure d’intervention dans les écoles nous n’avons pas le temps de leur apprendre quoi que ce soit mais il faut juste garder une incroyable énergie pour leur transmettre et les inspirer.

4/ Parmi les pays que tu as visité, lequel te semble être un bon exemple au niveau environnemental et pourquoi ?

La Suède. Ils ont un système éducatif très fort et très ouvert. Par exemple, j’ai pu facilement intervenir dans les écoles, ils étaient très ouverts à ce sujet ; j’étais dans une classe en train de parler aux enfants quand un autre instituteur est venu en fin d’intervention pour me demander si je pouvais intervenir dans sa classe ; ils sont vraiment conscients de la nature, de l’environnement, et souhaitent s’enrichir de l’expérience des autres personnes.

Quel exemple de modèles ? Ils ont des règles fortes à Stockholm mais c’est une petite ville, c’est plus facile à manager, ils peuvent mieux contrôler. Il faut demander une permission pour planter des arbres qui coûte 200 dollars, c’est un peu artificiel, beau mais ennuyeux selon moi…

5/ Comment est la situation en Iran à propos de la question environnementale ?

La situation en Iran est embarrassante. Ce n’est pas bien car le gouvernement a décidé de développer le pays en détruisant la nature, comme l’Europe a fait au siècle dernier. Mais après cela elle a réalisé qu’elle avait détruit la nature, qu’elle avait besoin de réparer, et elle a commencé dès lors à penser à d’autres modèles. Malheureusement nous sommes en train d’expérimenter la même erreur.

Mais heureusement ces dernières années les gens ont compris qu’il ne fallait pas compter sur le gouvernement et qu’il faut faire quelque chose. Il y a de plus en plus d’ONG qui grandissent vite et agissent pour l’environnement. Les gens ont envie de faire quelque chose et agir par eux-mêmes. Si les gens s’organisent entre eux, il y a un gros potentiel pour que les choses changent et s’améliorent. Par exemple, il y a cet homme que j’ai croisé à la salle de sport tout à l’heure, qui m’a interpellé car il m’a vu à la télévision et qui m’a dit « Whouah j’ai envie de faire quelque chose, est-ce que je peux participer ? » Les gens qui veulent s’investir peuvent rechercher les ONG/associations dans les domaines qu’ils souhaitent et agir.

6/ Qu’est-ce qui peut être fait en Iran pour changer les choses ? Quelles sont les dernières initiatives environnementales ?

Sensibiliser les gens. Par exemple nous avons un mouvement tous les mardis = « No cars on Tuesday ». A Isfahan, la rue principale est bloquée le mardi pour les vélos notamment. Le mouvement s’étend à d’autres villes d’Iran. A Téhéran le mouvement est en place mais sans bloquer les rues.

7/ Comment peut-on aider au sein de l’asso We need trees ?

Les membres bénévoles peuvent intervenir dans les écoles autour de chez eux ou lors de leurs voyages aussi ! Le but est d’apporter l’opportunité d’apprendre, pas d’apporter des réponses. Nul besoin d’être expert en environnement, le simple fait de parler avec passion de la valeur des arbres suffit à créer une étincelle auprès des enfants. Nous avons à disposition un kit pédagogique sur lequel peuvent s’appuyer nos volontaires.

Il y a un système de donation financière également pour financer notre matériel pédagogique, les vidéos, vêtements lors des événements et la maintenance de notre site web.

Team We need trees

Equipe We Need Trees, en Iran

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